Avis d’expert : comment le Covid-19 a imposé la technologie en milieu hospitalier ?
Dans un texte publié dans La Tribune, Philippe Billet, Directeur Général d’Ascom France et Ibéria, expose comment le recours à la technologie a sauvé des vies en milieu hospitalier, durant la première vague de l’épidémie du Covid-19. Face à la seconde vague ou à une autre épidémie, un socle informatique solide sera indispensable pour nos hôpitaux.
Selon Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, « une deuxième vague de coronavirus à l’automne est l’hypothèse la plus probable ». Face à cette urgence, les hôpitaux doivent continuer à s’appuyer sur la technologie. Le digital a en effet déjà sauvé de nombreuses vies durant la première vague du Covid-19.
Pour répondre à un pandémie, l’hôpital a d’abord besoin d’un « socle informatique robuste et flexible »
« Quand on parle de « digital à l’hôpital » ou « d’hôpital 2.0 », on parle tout d’abord d’informatique, c’est-à-dire la gestion de la donnée (dossier patient numérique, …) et des flux d’informations (alarmes médicales, techniques,…). Il ne s’agit pas d’être sexy mais d’être efficace ! », défend Philippe Billet. Face à la crise, une organisation efficace est indispensable. Ne pas perdre de temps, être réactif, bien répartir les tâches. En la matière, des outils informatiques adaptés sont donc des alliés de poids. D’où la nécessité d’un « socle informatique robuste et flexible ».
Philippe Billet cite ainsi l’exemple du Centre Hospitalier William Morey de Chalon-sur-Saône. Dès le début de l’épidémie, la direction a décidé de moderniser et d’externaliser la gestion des alarmes dans les unités Covid-19. De grands écrans de monitoring ont été installés. Ils regroupaient l’ensemble de ces alarmes ainsi que l’évolution des constantes vitales de tous les patients. Ces informations étaient également disponibles en temps réel sur les smartphones des soignants.
« La technologie de gestion des flux d’information leur a permis de mieux répartir les charges entre le personnel soignant (et donc de réduire la fatigue pour un meilleur jugement et diagnostic) et libérer de l’espace pour multiplier par deux la capacité d’accueil en réanimation en seulement trois jours. C’est ça le socle informatique robuste et flexible. On parle désormais de « soignant augmenté » », conclut Philippe Billet. Une belle expérience.
Des freins budgétaires et humains à l’adoption de la technologie à l’hôpital
Restent deux freins majeurs à l’adoption de la technologie en milieu hospitalier : « leur capacité d’investissement avec des budgets serrés et l’adoption de la technologie par les soignants« . Pour la question budgétaire, le gouvernement a annoncé la mise en place d’un plan de modernisation de 6 milliards d’euros sur cinq ans. Salutaire, mais l’argent ne sera disponible qu’à partir de fin 2021.
« Une autre tendance, côté fournisseur de technologie cette fois, c’est de s’adapter à ces budgets serrés par une approche commerciale différente, notamment à travers le SaaS qui ne constitue pas un nouvel investissement pour un hôpital et réduit les frais de mise à jour en cas d’obsolescence. Avec le SaaS on ne paye que ce que l’on consomme », détaille aussi Philippe Billet.
Enfin, concernant l’adoption de la technologie par les soignants en milieu hospitalier, l’analyste réclame une adaptation des fournisseurs. « Pour gagner en efficacité dans le parcours patient, il faut impliquer tout cet écosystème : le fournisseur de technologie, à travers sa solution, doit pouvoir parler à tout le monde. (Il) doit se positionner comme un intermédiaire capable de comprendre les enjeux de chacun pour offrir une solution centrale optimisée et amener de la valeur dans les usages du quotidien. Cela passe par une montée en compétence des fournisseurs de technologies et la création de solutions métier, dédiées au secteur de la santé », conclut Philippe Billet.
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